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Orgue de la cathédrale / Cathedral Organ Kern, 1981
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Orgue de la ctypte / Crypt Organ Kern, 1988
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L'évêché de Strasbourg apparaît au IVe siècle et une première cathédrale est édifiée au VIIe siècle. Un édifice carolingien lui succède. Après le pillage de celui-ci en 1002, une nouvelle cathédrale est édifiée à partir de 1015 par l'évêque Wernher de Habsbourg. Sa construction se poursuit jusqu'en 1055. Après une tempête qui abat la flèche (1074) et deux incendies sans gravités (1136 et 1140) surviennent deux autres incendies (1150 et 1176) qui rendent nécessaires une reconstruction. De cet édifice subsistent la partie orientale de la crypte dédoublée au XIIè siècle, la base carrée du chœur et les fondations certes renforcées.
Une nouvelle construction est entreprise après 1176: le chœur flanqué de chapelles à deux étages et le transept furent achevés vers 1240; la nef fut alors bâtie sous l'influence du style gothique français jusqu'en 1275 et, en 1277, la façade fut commencée par Erwin von Steinbach. Les travaux poursuivis après son décès permirent aux deux tours (conférant à la façade la silhouette de Notre-Dame de Paris) d'atteindre, en 1365, le niveau de la plate-forme actuelle. Ce type de façade fut ensuite abandonné au profit d'un bloc de façade de type germanique qui ne donna guère satisfaction. En 1399, Ulrich von Ensingen, l'architecte de la cathédrale d'Ulm (Allemagne) supervise l'érection de l'octogone au-dessus de l'ancienne tour nord. Après la mort de von Ensingen, la tour sera complétée par une flèche, en 1439, par Jean Hültz de Cologne.
À cause de la Réforme, en 1521, la cathédrale devint protestante. Après le rattachement de Strasbourg à la France en 1681, la cathédrale fut rendue aux catholiques.
La cathédrale illustre richement l'histoire de la sculpture gothique. La façade du croisillon sud est ornée des célèbres Église et Synagogue du même atelier que le remarquable pilier des anges (1230-1250) à l'intérieur. Les statues décorant le triple portail de la façade gothique représentent les prophètes, les vierges sages et les vierges folles, les vertus et les vices et datent des XIIIè et XIVè siècles. À l'intérieur, on peut admirer, entre autres, le baptistère de style gothique flamboyant dû à Dotzinger (1453), la superbe chaire ornée de nombreuses statuettes ciselée vers 1485 par Hans Hammer et le Mont des Oliviers dans le transept nord, œuvre de Nicolas Roeder (1498). Signalons pour finir le portail flamboyant St-Laurent de la fin du Moyen-Âge.
La cathédrale comporte bien d'autres richesses telles les vitraux du XIIè siècle au XIVè siècle, l'autel St-Pancrace (1522) provenant de Dangolsheim, les tapisseries formant la tenture de la Vierge du XVIIè , acquises au XVIIIè et enfin une curiosité très visitée, l'horloge astronomique qui, sur son buffet du XVIè siècle au décor peint par Tobias Stimmer, possède un mécanisme du XIXè siècle dû à Schwilgué. À sa gauche, on peut admirer des peintures murales du XVè siècle.
L'orgue
Accroché en nid d'hirondelle au côté nord de la nef, l'orgue de la cathédrale de Strasbourg, au décor bleu, vert, rouge et or, attire tous les regards des visiteurs. En réalité, cet ensemble parfait est le fruit d'une longue histoire et, à le bien regarder, on y trouve une étonnante synthèse d'éléments très disparates mais magnifiquement mêlés.
La présence d'un orgue à la cathédrale de Strasbourg est attestée dès 1260. Il y eut aussi deux autres instruments construits et remodelés soit en 1292 et 1327. Mais les parties les plus anciennes du buffet actuel ne sont pas antérieures à 1385. La tribune en nid d'hirondelle date de cette époque. Elle est construite en sapin et est suspendue au mur par une énorme poutre de chêne verticale jusqu'à la statue de Samson chevauchant le lion. À droite, le personnage articulé représentant un vendeur de bretzels était le célèbre Rohraffe (singe braillard) qui, du bras et de la tête, ponctuait les invectives lancées par un valet de la cathédrale caché dans la tribune lors de la procession de la Pentecôte. Le bras droit du héraut de la ville (à gauche) et la gueule du lion sont également mobiles.
En 1434, l'ensemble fut renouvelé, mais c'est en 1491 que le facteur Friedrich Krebs d'Ansbach réalisa l'essentiel de la boiserie avec ses deux buffets, ses bois découpés et, à cette époque, de grands volets peints pour protéger la tuyauterie. Ces volets devaient s'apparenter au retable d'Issenheim qui fait la gloire du musée de Colmar. Plusieurs facteurs modernisèrent la partie instrumentale sans toucher au buffet: Hans Süss de Cologne en 1511, Sigmund Peistle de Fribourg-en-Brisgau en 1564, Anton Neuknecht en 1608 et Matthias Tretzscher en 1658-60. De 1713 à 1716, la partie instrumentale fut entièrement reconstruite par Andreas Silbermann qui en fit un orgue de 39 jeux sur 3 claviers et pédalier. Silbermann aurait voulu construire un buffet neuf, mais des dépenses imprévues pour la réparation des toitures, suite à une tempête, l'obligèrent à conserver le buffet gothique, en remplaçant toutefois les volets peints par des ailes et en changeant les claires-voies des plates-faces du grand-orgue. Son décor d'acanthes s'harmonise d'ailleurs fort bien avec les feuillages gothiques. Quant à la polychromie, elle fut recrée en 1840.
L'instrument a ensuite subi le sort de la plupart des orgues de cathédrale, victime d'un acharnement thérapeutique qui le laissa exsangue. On note les interventions de Georges Wegmann en 1833 et 1842, de Charles Wetzel en 1873, de Heinrich Koulen en 1897. L'orgue est démonté en 1908 et réquisitionné pour ses parties métalliques en 1917. En 1927, Roethinger procède à une restauration qui est en fait la reconstruction totale de l'orgue. Après toutes ces interventions, il ne reste que très peu de chose de la tuyauterie de Silbermann: les tuyaux de façade et quelques rares tuyaux intérieurs, oubliés par les démolisseurs.
Sur la base de ce reliquat ancien, Alfred Kern de Strasbourg construisit en 1981 un orgue neuf de 47 jeux sur 3 claviers et pédalier, un instrument plein de qualités mais qui ne peut plus être qualifié d'historique. Cet instrument incorpore le matériel ancien dans les vieux buffets polychromes restaurés avec un soin parfait. Il constitue un ensemble à l'esthétique de Silbermann, au XVIIIè siècle, synthèse totale des styles baroques français et allemand.
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The Strasburg bishopric was established in the 4th century and a first cathedral was built in the 7th century. A Carolingian building followed the initial one. After the cathedral was looted in year 1002, a new building was started in 1015 by Bishop Wernher of Habsburg. The construction lasted until 1055. After a storm knocked down the spire (in 1074), two minor fires (in 1136 and 1140) folllowed by two other fires (in 1150 and 1176), it was necessary to rebuild the cathedral. From this building only the eastern section of the crypt that was doubled in the 12th century and the reinforced foundations including the ones of the square chancel are left.
The new building was started after 1176: the chancel, surrounded by two-story chapels, and the transept were finished around 1240; the French Gothic styled nave was built until 1275 and, in 1277, the façade was started by Erwin von Steinbach. Works continued after his death and the two towers (giving the building an outline similar to Notre-Dame cathedral in Paris) reached, in 1365, the level of the actual platform. The style used for the façade was then abandonned for a German style façade that did not prove satisfactory. In 1399, Ulrich von Ensingen, the architect of the Ulm cathedral (Germany), supervised the building of the octogone above the old northern tower. After von Ensingen's death, the tower was topped, in 1439, by a spire by Jean Hültz from Cologne.
Under the Reformation, in 1521, the cathedral became a Protestant church. After the incorporation of Strasburg into France in 1681, the cathedral was returned to the Catholics.
The cathedral greatly contributes to the history of Gothic sculpture. The façade of the southern cross bar is decorated with the famous Church and Synagogue from the same workshop than produced the remarkable inside pillar of the Angels (1230-1250). The statues, dating from the 13th to the 15th century, located above the triple portal of the Gothic façade, depict the Prophets, the Wise and Mad virgins and the Virtues and Vices. Inside, it is possible to admire the high Gothic styled baptistry made by Dotzinger (1453), the magnificent pulpit decorated with numerous statuettes sculpted by Hans Hammer in 1485, the Mount of Olives in the northern transept by Nicolas Roeder (1498), and the St. Lawrence's portal dating from the Middle Ages.
The cathedral has many other treasures: stained glass windows dating from the 12th to the 14th century, the St. Pancrace's altar (1522) from Dangolsheim, the 17th-century tapestries forming the Virgin's wall covering purchased in the 18th century, and finally a very popular curiosity, the astronomical clock set up in its own 17th-century case decorated by Tobias Stimmer and using an 19th-century mechanism devised by Schwilgué. To its left, there are 15th-century mural paintings.
The Organ
Installed in a bird's nest on the northern side of the nave, the blue, gold and red organ case attracts the visitors' attention. In fact, the perfect ensemble is the result of a long story and, looking closely, it is a stunning mix of very disparate elements into a magnificent unity.
The presence of an organ is attested as early as year 1260. There was also two other instruments built and modified in 1291 and 1327. The oldest sections of the actual organ case are not older than 1385. The bird's nest was built in the same period. It is built in fir and is hung from the wall by a very large vertical oak beam down to the Samson's statue. To the right, the mobile character depicting a pretzel dealer was the famous Rohraffe (crying monkey) who, with his arm and head, punctuated the insults shouted by a cathedral's servant hidden in the loft during the procession on Pentecost Sunday. The city herald's right arm (on the left) and the lion's mouth are also mobile.
While the organ was restored in 1434, it is, in fact, in 1491 that organ builder Friedrich Krebs from Ansbach built the major part of the organ case with its two cases, its carved woodworkings and at the time, large painted shutters to protect the pipeworks. These shutters should be like to the Issenheim's reredos in Colmar's museum. Many organ builders modernized the instrument without modifying the organ case: Hans Süss from Koln in 1511, Sigmund Peistle from Gribourg-en-Brisgau in 1564, Anton Neuknecht in 1608 and Matthias Tretzscher in 1658-60. From 1713 to 1716, the instrumental portion was completly rebuilt by Andreas Silbermann. It was then a 39-stop instrument over 3 manuals and pedal. Silbermann wanted to build a new organ case but unexpected expenses to repair the roof damaged by a storm obliged the organ builder to keep the Gothic organ case, replacing the painted shutters with wings and changing the pipe shades of the flats of the great organ. Its acanthus decor goes together well with its Gothic leaves. The polychromy was recreated in 1840.
The instrument suffered, like most cathedral organs, from the therapeutic determination that left it livid. Georges Wegmann intervened in 1833 and in 1842, Charles Wetzel in 1873, and Heinrich Koulen in 1897. The organ was dismantled in 1908 and the metal was requisitioned in 1917. In 1927, Roethinger restored the organ but in fact completely rebuilt it. After all these interventions, little is left from Siilbermann's pipework: only façade pipes and a few inside pipes missed by wreckers.
In 1981, on the basis of what was left, Alfred Kern from Strasburg built a new organ. It is now a 47-stop instrument over 3 manuals and pedal full of qualities that cannot be classified as historical. This instrument incorporates old material inside old polychromed cases restored with great care. It is an ensemble to 18-century Silbermann's aesthetics, a total synthesis of French and German baroque styles.
II. Grand-Orgue |
III. Récit |
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Bourdon | 16' | Bourdon | 8' | |
Montre | 8' | Salicional | 8' | |
Bourdon | 8' | Prestant | 4' | |
Prestant | 4' | Doublette | 2' | |
Nazard | 2 2/3' | Sifflet | 1' | |
Doublette | 2' | Cornet | III | |
Tierce | 1 3/5' | Cymbale | IV | |
Cornet | V | Trompette | 8' | |
Grosse fourniture | II | Voix humaine | 8' | |
Fourniture | IV | Hautbois | 4' | |
Cymbale | III | |||
Première trompette | 8' | |||
Deuxième trompette | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' |
I. Positif |
Pédale |
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Montre | 8' | Montre | 16' | |
Bourdon | 8' | Soubasse | 16' | |
Prestant | 4' | Grosse quinte | 10 2/3' | |
Flûte | 4' | Flûte | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Flûte | 4' | |
Doublette | 2' | Contrebasson | 32' | |
Tierce | 1 3/5' | Bombarde | 16' | |
Larigot | 1 1/3' | Trompette | 8' | |
Fourniture | III | Clairon | 4' | |
Cymbale | III | |||
Trompette | 8' | |||
Cromorne | 8' | |||
Clairon | 4' |